2024/08/26 Druidisme, possibilité religieuse de notre temps ?

par Gwyon Lun 26 Aoû - 19:20

Voici la reproduction, sans rien y changer, d'un article déjà ancien de notre Ami et Frère /|\Sukellos, fondateur du Grand Collège Celtique, maintenant passé au Tir na nOg - Terre de l'éternelle Jeunesse - que nous avons bien connu il y a déjà quelques années. Peu importent les Collèges d'appartenance quand on constate une grande communauté d'idées.

_________

DRUIDES ..... MAINTENANT ?

Oser parler du "Druidisme", comme possibilité religieuse en 1981, peut paraître insensé, du moins dépassé. Tout d'abord, il faut commencer par définir un tant soit peu ce que fut le Druidisme, et ce qu'il peut apporter à l'Homme par rapport à notre époque. D'après F. Le Roux et C.J. Guyonvarc'h, il faut "voir dans la société celtique un reflet des conceptions métaphysiques des DRUIDES, lesquels ont créé la société humaine à l'image de la société divine dont ils ont été les représentants terrestres... Ce n'est pas la matérialité du fait qui compte, mais la correspondance du concept religieux et de l'organisation humaine, et notre compréhension de cette correspondance.

Ainsi déjà, le Druidisme apparaît-il comme un moment important du THEISME, "conception de Dieu qui se développe tout au long de l'histoire humaine", et dont on décèle des réminiscences inconscientes même chez les philosophes athées.

Cl. Geffré dans le n°1 du "Point théologique", définit la théologie comme le DISCOURS SUR DIEU; pour lui, elle a "toujours impliqué un regard sur les êtres dans leur rapport à Dieu: elle parle de l'Homme, du Monde. Mais l'Homme dont elle parle est aussi celui qui parle. La théologie ne se borne pas à porter le texte d'une Révélation, mais cherche à l'entendre et à le dire. Elle se doit donc de prendre en compte les intelligences que l'Homme a déjà reçues de son temps, et prendre en compte aussi les valeurs de sa culture, et qui conditionnent son audition. Elle se dit volontiers herméneutique parce qu'il "s'agit de libérer le sens actuel d'un texte passé et non pas de dégager l'intelligibilité d'une proposition vraie".

Ainsi s'intéresser au Druidisme en notre temps, est-ce faire œuvre de théologue, au regard du passé celtique et de sa religion, et à confronter ses valeurs théologiques avec notre recherche spirituelle actuelle.

Or, "la première et peut-être la plus importante doctrine des Druides est inscrite dans l'étymologie de leur nom: DRU-UID-ES, "les très savants", la science étant à prendre dans l'ACCEPTATION TRIPLE DE SAGESSE, DE SCIENCE SACREE ET DE CONNAISSANCE... Le nom des Druides conjugue la SAGESSE, la CONNAISSANCE et le SAVOIR, par l'étymologie réelle, et la FORCE par l'étymologie symbolique (c'est-à-dire ESSENTIELLEMENT LA CAPACITE DE TRADUIRE LEUR SAVOIR EN PRATIQUE).

Aussi en notre actuel monde "FOU", n'existe-t-il donc pas un besoin impérieux de Sagesse, de recherche salvatrice dans le rapport primordial Homme-Dieu ?

C'est pourquoi un Teilhard de Chardin peut-il symboliser le Druide du XX° siècle lorsqu'il expose sa propre philosophie qui "cherche à montrer la continuité entre la nature et la vie, puis entre la vie et l'esprit", et "fait entrer l'homme dans l'évolution même, et lui assigne le devoir de réaliser l'ultra-humain, par une vie spirituelle" ... et assure ainsi "la continuité entre la théorie de la VIE (biosphère) et la théorie de l'ESPRIT (noosphère).

Voilà en quoi il n'est pas insensé de parler de POSSIBILITE RELIGIEUSE EN NOTRE TEMPS, si NOTRE FOI REPOSE SUR UN PARI EN L'AVENIR DE LA COSMOGENESE.

Mais certains s'insurgent contre la manque de filiation directe à travers deux millénaires de "christianisme"; à ceux-là nous répondrons comme Lévi Strauss: "un système de parenté ne consiste pas dans des liens objectifs de filiation ou de consanguinité donnés entre les individus: il n'existe que dans la conscience des hommes; il est un système arbitraire de représentation, non le développement spontané d'une situation de fait".

C'est pourquoi, basant notre consciente sagesse sur celle de nos ancêtres celtes, nous témoignons du DRUIDISME comme valeur essentielle et indispensable pour notre civilisation européenne, face à son actuelle décomposition.

OUI, le VRAI de l'AMOUR d'I O W doit être proclamé, car IL EXISTE, et peut seul sauver notre humanité de son autodestruction.

/|\SUKELLOS