2024/10/19 Le Druide et la Politique
Page 1 sur 1
2024/10/19 Le Druide et la Politique
LE DRUIDE ET LA POLITIQUE
Y a-t-il une différence dans la fonction du Druide du passé et celle du Druide d'aujourd'hui ?
Le Druide avait et enseignait une philosophie spirituelle bien différente de nos religions actuelles qui se sont égarées loin des vérités premières, celles que l'on trouve auprès de la Nature, notre Terre Mère.
Il est dit que son enseignement était double :
- Celui qui était destiné à l'ensemble de la communauté, le panthéon des dieux et déesses celtiques ;
- Celui réservé au petit groupe d'initiés qui se préparaient au sacerdoce ; cet enseignement élitaire renfermait la véritable science sacrée.
À la suite de César et Cicéron, de nombreux auteurs, jusqu’à aujourd’hui, ont fait du Druide un simple prêtre, demeurant assez discret sur ses autres grands rôles de philosophe (au sens large), de législateur, d’enseignant, d'éducateur, de gardien du Savoir, de guérisseur, mais aussi de conseiller militaire.
Ces rôles qui lui ont donné cette place exceptionnelle qu'il avait au sein de la société gauloise.
Aujourd'hui, le Druide contemporain devrait être et demeurer un Philosophe de la Nature dont il devrait être un observateur attentif ; conserver donc son rôle d'enseignant et de guide pour les Disciples qui viennent à lui pour recueillir l'enseignement transmis du fond des âges. Et bien sûr, de sacerdote, puisqu'il dirige les différents rituels et célébrations à haute valeur symbolique et initiatique.
Avant d’aller plus loin, il serait bon, à notre sens, de ne pas trop idéaliser le rôle des anciens Druides en faisant suite à certains écrivains et chercheurs des XIX° et XX° siècles à l’imagination fertile.
Nos Panoramix antiques étaient sans doute beaucoup plus rustiques qu’on se plaît à l’imaginer.
Tout au moins à nos yeux du XXI° siècle.
Il est souvent dit que l’Histoire se répète, et nous connaissons actuellement en France des problèmes récurrents, qui étaient déjà préoccupants il y a plusieurs dizaines d’années.
Déjà, en son temps, /|\Sukellos (co-fondateur du Grand Collège Celtique, pour qui ne le saurait pas encore ?) nous faisait part de ses réflexions concernant la veulerie de certaines classes de notre population.
En ces temps tumultueux qui préludaient l’élection présidentielle de 1981, il nous confiait être consterné, affligé, d’entendre les propos tenus par l’ensemble des candidats. Promesses utopiques rarement tenues, verbiages inconsidérés et calomniateurs, le principal souci semblait être leur propre élection avant tout autre recherche du bien public. Et surtout, on notait le gaspillage d’énergie sous toutes ses formes.
Mais ce paroxysme verbal était-il le seul fait de la classe politique ? Hélas non, c’était devenu une pratique commune et quotidienne : presse écrite, radio, télévision, nous assenaient des propos souvent triviaux et superficiels. Sans parler des effets d’annonce claironnés un jour … et démentis dès le lendemain par de frileux entrefilets.
Finalement, en va-t-il différemment aujourd’hui ?
Que nenni, ce serait trop beau, qui pourrait croire que l’Humanité aurait progressé dans ce domaine ? La différence, maintenant, réside dans la BIENPENSANCE qui règne en maîtresse abusive, sinon jalouse et absolue, et dans le politiquement correct ! Qui s’en écarte peu ou prou se voit très vite honni, soumis aux foudres de la plupart, unis en une coalition de fait, qui s’empressent alors de se liguer contre ce trublion pour le rejeter hors de « l’arc républicain », et donc lui coller une étiquette extrême – peu important d’ailleurs de quel extrême, tout est toujours bon à prendre.
/|\Sukellos nous interrogeait : « Pourquoi une telle situation ? »
Il poserait aujourd’hui le même questionnement, et la réponse serait, plus encore qu’hier, la dérive de la civilisation occidentale hypertrophiant l’information, exaltant à chaque instant les potentialités intellectuelles de l’un ou de l’autre … pour la lui dénier le lendemain.
Aujourd’hui, comme hier, il nous désignerait le langage commun comme la pauvre expression d’un vide cérébral flagrant (tels étaient ses propres mots) quel que soit le vernis culturo-intellectuel affiché.
Et l’on sait combien un vernis peut s’écailler rapidement.
Tous les malheurs de l’Homme viennent de son orgueil.
Là, on veut bien le croire. Et le « en même temps », expression tristement à la mode et infligé quotidiennement à « cellezéceux » allant de pair, la course effrénée au bien, à l’avoir – c’est-à-dire au superflu – fait oublier le manque réel d’énergie et de volonté pour résoudre les réels problèmes de la Société.
Depuis, le dérapage de la civilisation technocratique et bureaucratique résultant de cette course n’a cessé d’asservir l’Homme en paralysant son jugement. L’intellect, et plus encore, l’intérêt, ont remplacé le cœur, et ce ne sont pas les vagues allusions à la compassion, à l’empathie, qui feront oublier la dérive de l’Occident qui feint d’accueillir, par un propos permanent tenu à qui veut l’entendre – ou ne pas l’entendre – tout en ne faisant rien pour protéger et nourrir.
On découvre d’ailleurs qu’il existe maintenant des « cours d’empathie » ( ! ) alors que ce devrait être une tendance naturelle de l’humain.
On nous martèle également sans relâche le fameux « vivre ensemble », alors que nous avons connu le temps où vivre ensemble était le fonctionnement normal de la société, sans se poser de questions.
Comme Monsieur JOURDAIN, sa prose.
Ces deux points montrent bien à quel point l’individu s’est progressivement refermé sur lui-même, hypnotisé par son indispensable Smartphone vissé au creux de sa main dès son plus jeune âge, et qui, justement, le coupe de son entourage, de son environnement, de la société des Humains...
Cela est révélateur de la politique d’isolement pratiquée sans vergogne depuis des années, et qui nous ramène au « restez chez vous, protégez les autres ».
Au sein de notre Collège, la question avait été posée concernant « le Druide et la politique ».
Sujet épineux, s’il en est. Tous les groupes druidiques, Collèges et Clairières, posent dans leurs statuts que sont à proscrire tous propos politiques, prosélytes, de nature à créer conflits et oppositions entre leurs membres.
Bien sûr.
Chacun a droit à ses propres convictions, à titre personnel naturellement. Mais pas d’en faire profiter les autres.
Une seconde question, plus pertinente, était : « Un Druide doit-il être de gauche ou de droite ? ».
Suspens … Malaise … Pour paraître bienpensant, tolérant, non suspect, doit-il être de gauche ET de droite ?
« En même temps » ?
Ou « du bon côté » ?
En fait, il doit être ailleurs. Il doit tendre à l’ailleurs qui est en lui, sans dépendre des opinions en place, à la pensée dominante, à la mode, pour devenir véritablement Homme.
Humain pensant, penseur libre – et non libre penseur.
Qui ne connaît le : « Point d’équilibre entre toutes oppositions » ?
Qui peut se targuer d’être en équilibre en ce point ? D’ailleurs, qui a réellement lu et surtout étudié les Triades bardiques ? Et compris ? Et pas seulement les premières, citées partout ? Précisons : les Triades d’origine, pas celles adaptées, classifiées, assaisonnées de quelques principes vaguement chrétiens.
Encore que … pourquoi pas après tout, mais alors il ne faut pas prétendre coller à la pure Tradition gauloise.
Si aujourd’hui on ne retient plus que l’aspect sacerdotal de la fonction druidique, au travers de la direction des différentes célébrations de la roue de l’année, on oublie trop la fonction de législateur, de conseiller, de juge, d’enseignant. Or, peut-on conseiller valablement si l’on demeure marqué par des convictions politiques bien affirmées, sans prendre le recul nécessaire ?
Résumons : un Druide peut-il être politisé, ouvertement politisé ?
Un Druide peut-il faire de la politique ?
Et en inversant les termes : un politique (homme ou femme) peut-il entrer dans un Collège druidique et progresser jusqu’à l’intronisation druidique ? Puis, à ce titre, enseigner ?
En réalité, le problème se poserait dès son entretien préalable à son admission, puis à son entrée dans le Cercle.
Quoi, accepter l’entrée d’une personnalité politique d’Extrême Gauche ou d’Extrême Droite ?
Et dans le cas d’un militaire, du simple trouffion à l’officier général ? Que faire ?
Qui a déjà réfléchi à la question, qui a déjà été confronté à cette situation ?
Alors, s’il faut défendre son pays tout en étant sous la saie blanche, que l’on se tourne donc vers le passé : ne pas oublier Diviciacos, Druide gaulois considéré comme Vergobret du peuple des Eduens, qui portait les armes, qui a combattu les Bellovaques et les invasions germaniques en faisant appel à César.
Et s’il y avait aujourd’hui, demain, sur notre sol celtique, gaulois, une invasion du même genre ou d’un autre genre, d’une autre sorte, que feraient les Druides ?
/|\Arzh Gadarn
Sujets similaires
» 2024/10/17 L'Archétype
» 2024/08/26 Renouvellement !
» 2024/11/04 Druidisme et New Age
» 2024/08/18 Le ressenti du sacré
» 2024/09/10 Notre Terre
» 2024/08/26 Renouvellement !
» 2024/11/04 Druidisme et New Age
» 2024/08/18 Le ressenti du sacré
» 2024/09/10 Notre Terre
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum